ENTRETIEN. Stade Toulousain-Harlequins : "Deux salles, deux ambiances entre les deux mi-temps !" Ugo Mola débriefe la demi-finale

Ugo Mola, pouvez-vous raconter les sentiments par lesquels vous êtes passé ?

Je crois que nous avons maîtrisé dans l’ensemble notre première mi-temps et le retour des vestiaires est un peu délicat pour nous. Nous subissons pas mal de situations offensives, nous ne mettons plus la main sur le ballon, quelques sorties de camp redonnent des ballons assez faciles, quelques plaquages manqués alors qu’il n’y a pas de gros danger et derrière, cela remet une dynamique positive aux Harlequins et leur permet de revenir dans le match. Le contest de Dorian Aldegheri est plus qu’important puisque nous avons un essai d’avance et cela nous permet de nous sortir de cette situation-là. Derrière, il y a le carton jaune sur Antoine qui finit de les mettre à mal puisqu’ils perdent leur talonneur, un des meilleurs contesteurs de leur équipe et du coup, nous arrivons un peu à remettre la main sur le ballon. Mais c’est une seconde mi-temps qui n’est pas forcément maîtrisée et qui est aussi due à la qualité de l’équipe adverse. Tout le monde était un peu resté sur les 47 points que nous avions mis au match aller, nous allons dire que nous en avons mis 6 de moins (9, NDLR) mais nous en avons pris un peu plus. Et à ce niveau-là, il ne faut pas trop laisser de munitions en route et l’alternance dans notre rugby a peut-être manqué.

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Qu’avez-vous pensé de la prestation de vos joueurs en première mi-temps dans le jeu au sol ?

Il y a quand même deux salles, deux ambiances entre les deux mi-temps. Mais je crois que les équipes ont aussi le droit de s’adapter et nous, nous nous sommes un peu isolés facilement dans des situations un peu favorables. J’ai eu la sensation que nous avons plus voulu gérer que jouer et ça, franchement, nous ne savons pas faire. Donc c’est une petite leçon pour la suite.

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Comment avez-vous ressenti l’ambiance qu’il y avait au Stadium ?

Depuis le début de la saison, nous avions coché la possibilité, – en faisant le job en parlant un petit peu vulgairement parce que jusqu’à preuve du contraire, nous n’allons pas à la mine, – de nous donner rendez-vous avec nos supporters sur une demi-finale potentielle. Entre-temps, il fallait quand même battre des bonnes équipes, à commencer par le Racing et Exeter. Mais c’est chouette d’avoir pu donner ça comme petit cadeau parce que franchement, ce sont des moments importants pour le club. Même si nous faisons partie de ceux qui ont l’occasion d’en vivre pas mal, ce n’est jamais rien de jouer une demi-finale à domicile et particulièrement dans cette enceinte et avec ce public-là donc merci encore à tous nos supporters, merci aux joueurs qui ont fait le nécessaire pour être au rendez-vous et puis ne boudons pas notre plaisir de jouer une finale de Coupe d’Europe dans trois semaines.

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Vous aviez parlé avant le match de choix forts dans la composition d’équipe. Pouvez-vous revenir sur le choix de titulariser Thibaud Flament ?

Le problème, c’est que le rugby ne se joue pas à 18 ou 20 et qu’à un moment, quand j’ai la chance d’avoir de tels joueurs à disposition, c’est toujours un casse-tête, un crève-cœur, c’est aussi la performance qui prédomine, la stratégie. Je voyais bien que vous n’en étiez pas convaincus mais je vous avais parlé de cette fin de match qui risquait d’être compliquée et donc de la nécessité d’avoir des leaders de jeu sur le terrain dignes de ce nom, capables de tenir leur rang et je pense que cela a été plutôt favorable. Notamment la rentrée de Thomas (Ramos), de la première ligne dans son ensemble et évidemment celle de Richie Arnold. Vous savez, quand un entraîneur commence la saison, il a toujours envie de faire son équipe type mais cela n’existe pas. Ce qui existe, c’est un bon groupe et un très bon groupe. J’ai la chance d’avoir un très bon groupe, j’espère que nous aurons l’occasion de le prouver, peut-être avec une autre compo pour la finale de Coupe d’Europe comme ça, cela va vous donner trois semaines pour réfléchir (sourire).

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Et concernant Thibaud Flament ?

Thibaud, quand il est comme ça, il est de classe internationale. Il n’y a pas de souci sur la qualité du garçon. Après, nous savons aussi que c’est un énorme impact-player parce qu’il a prouvé, notamment en 2021, qu’il était capable de nous amener cette capacité à changer le cours des matchs. Manny Meafou l’a fait en son temps. C’est délicat, tout le monde a envie de commencer un match et particulièrement une finale de Coupe d’Europe mais il faudra que nous fassions des choix, que nous les expliquions et que nous assumions cette stratégie. Je crois qu’en face, nous avons un entraîneur qui en termes de stratégie de choix de squad qui est maître en la matière, à l’image de Nienaber (Leinster, champion du monde avec les Boks à l’automne, NDLR) qui pendant la Coupe du monde a osé tenté des équipes différentes à chacune de ses compositions du quart à la finale. Donc nous allons nous inspirer des meilleurs (sourire).